Lutin Bleu : après quelques écoutes des albums et d’un live je me laisse aller à espérer une bonne tranche de rokenrol déjanté pour leur passage à Paris au Nouveau Casino. Un bon fond rock, un peu de punk, un zeste de musique exotique, et surtout beaucoup de déconnade. Et de l’avis de plusieurs personnes, « lutin Bleu faut le voir en concert ! ».

Qu’est ce qui n’a pas marché alors ? Le Nouveau Casino est une bonne salle, mais elle semble tristement vide quand le concert commence. Le public assez jeune donne pourtant l’impression d’être venu là pour s’amuser mais, malgré les invitations répétées du groupe, personne hormis votre serviteur n’osera approcher à moins de trois mètres de la scène... Certe il n’y a pas eu de première partie, mais les petits gars de Lutin Bleu savent y faire pour chauffer une salle, leur set est visiblement bien rodé et ils ont grave la ouach. Mais non, rien à faire, ça ne marche pas. Dur de scander « comme des dingues !!! » devant un tel parterre de légumes. Grimaces discrètes du groupe mal à l’aise, on les comprend. Faire du « rock déjanté », pour ne pas dire festif (ouh le vilain mot !) si le public ne suit pas, c’est dur. J’entends pourtant derrière moi quelques fans reprendre les paroles en chœur, mais ils resteront dans l’ombre.

Sur scène ils donnent tout, hurlent et sautent partout en tapant sur de drôles de samplers : une caisse à ressorts, un smiley géant, ou un panneau publicitaire Télé-Z pour la trompette. Coupure de courant, ils jouent soudainement dans l’obscurité et coiffent des casque de spéléo - la spéléo c’est rigolo. Lutin Bleu est une machine bien huilée à faire du rock-rigolo-mais-pas-que, avec visiblement un paquet de tournées derrière eux. Le groupe existe depuis 1994, et je doute que cette soirée soit représentative de leurs concerts habituels : je leur laisse donc une deuxième chance, see you soon lutin bleu !

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