[ciné] Bubba-ho-tep

Film de Don Coscarelli, avec Bruce Campbell, Ossie Davis. 1h32mn

Quoi de plus sensé pour une momie que d’aller sucer des âmes tranquillement dans une maison de vieux : des corps frêles, un peu séniles et pas totalement valides... Pas de combat en perspective, juste un self service pour momie dévitalisée.

Sur fond de petite guitare surf, voici la photographie d’un hospice où les papys tombent comme des mouches de manière quasi naturelle, pendant que deux croque-morts gaffeurs emmènent leur corps loin d’ici. Personne pour se douter de quoi que ce soit à part deux vieilles gloires croulant sous leurs propres rides. Entre médocs, trouble d’érection et siestes intensives, des brides de visions de-ci de-là dans cet univers calfeutré.

Il se passe réellement quelque chose...

Qui a dit qu’Elvis et Kennedy étaient morts ? Sous fond de rédemption pour l’un et de complot politique extravagant pour l’autre, nos deux vieux pépères doivent affronter la suceuse d’âme. Nous voilà donc parti pour 1h30 d’action au ralenti, faute de pouvoir marcher convenablement, de fauteuil roulant, et souplesse corporelle. Déambulateur aux mains, un match sans Mercie pour sauver ce qu’il leur reste de plus précieux : une place dans ce monde.

Point fort de ce Z détourné : Bruce Campbell plus que crédible et touchant, nous fait porter tout en nostalgie, une réflexion subtile sur la vieillesse. Entre moments lents et répliques burlesques, le film navigue entre deux eaux et renvoie la mort aux toilettes, avec une momie hiérogliphant des insultes sur les murs des chiottes et redonne un peu de dignité aux Hommes avec ce dernier élan d’héroïsme pour un vieux cow-boy déjà mort, flingues en plastiques aux mains qui se laissera choir en luttant jusqu’à son dernier souffle.

Encore un ovni cinématographique dont on attend le second volet avec impatience : Bubba Nosferatu.